Bernard Froment un jour, m’a demandé quelques mots pour le catalogue de son exposition. Est né un dialogue avec d’étranges personnages errants et immobiles, déracinés et inébranlables, comme ces platanes dont les branches se rejoignent et se nouent au dessus des routes, mais c’est eux, que nous regardons passer.
Ils viennent de si loin
Que l’horizon
tiré enroulé
noué dénoué
les laisse aller
Il a cherché
dans la cendre
nos visages
a retiré de nos ventres
la terre glaise
le bois ligoté
les larmes
Il a cousu
la joue ronde
de la lumière
contre la toile rêche.
Immobiles nous marchons
de taire et de faire.
Chaque pas est tranquille
Tout est présent.
La terre ne recouvrira nos corps
Que pour germer encore.