J’ai manqué de bras
et vous avez perdu
tant de souvenirs
minusculesmaintenant que
vous êtes grandsje m’applique
je soulève un peu la lame du couteau
pour
que la vie
se glisse sous ma peauje suis comme deux ronds dans l’eau
…/…
je pleure d’être effleurée
au moindre mot… / …
Pas un courant d’air ne filait
entre nos mains appuyées
l’une contre l’autre
et nous nous relevionsAujourd’hui
je t’appelle à l’aide
tu crois que je te frappes’il me faut vivre sans
que tu me portesje cède le terrain
… / …
Tiens toi droite
relève moi ce mentonle ciel
a plus d’un tour dans son sacgratte
défait avec tes doigts gelés
les petites bandelettes
il n’y a plus de plaie
dessous…/…
je croyais que j’avais tant
d’envolées de moineaux
à écrire…/…
je dilapide ma fortune
de jours comptés…./…
Échouée
sur
le sable durl’eau retirée
me maintient
immobile…/…
Dans ma vie
inversée
les mots sont la réalité…/…
Géante tranquille
j’avance un pied puis l’autre
je regarde de là-haut
votre vieJ’accroche derrière moi
le pays de neige
où je pourrai glisser sans fin…/…
Ce furent des jours heureux
je me suis arrêtée
deux trois fois
pour me pincer…/…
Je te fais des cadeaux
des écharpes
pour te tenir chaud
comme si tu avais encore tes dents de lait
Ce sont des cadeaux qui
tombent
à côté…/…
j’ai manqué ma parole
heureuse…/…
Nous étions quatre
diseuses de bonne aventure
autour de la table ronde
la gamine en prenait plein les mirettes
les gauffres n’avaient pas leur pareille
la lumière croisait ses bras
autour de nos épaulesattardez-vous encore un peu
jusqu’à la nuit tombée
…/…
alors c’est moi
cette peau
rien dedans
rien dedanseffrayée
de se laisser prendre
par la branche
sans fruitssans plus
de bel étéoù sont
les ficelles
les brins de coton
les fils de pêche enroulés
avec encore au fond de la boîte en plastique
un peu d’eau de la rivièreme hisse sur le bord de la table
déplace le bol
le pot de confitureil faudra un sacré crawl
pour nager
jusqu’au monde
ce matin